Bundestag allemand

a) Le statut de l'administration du Bundestag allemand

L'administration du Bundestag fait partie de la fonction publique. Ses missions

L'administration du Bundestag allemand est une autorité fédérale suprême. Elle est placée sous l'autorité du président du Bundestag, et est dirigée par le secrétaire général.

 

La notion d'"administration du Bundestag" recouvre pour l'essentiel tous les services administratifs, scientifiques et organisationnels/techniques que le Bundestag allemand a conçus pour lui-même afin de remplir au mieux les missions diversifiées qui lui sont constitutionnellement assignées.  Les domaines centraux de ces missions sont le soutien du président du Bundestag dans sa fonction de direction et de coordination, le soutien des différents organes parlementaires et le soutien de tous les députés dans l'exercice de leur mandat.

L'administration du Bundestag n'est pas structurée comme une administration courante, et ses missions ne sont pas comparables à celles d'autres autorités fédérales suprêmes. En tant qu'administration parlementaire, elle est une administration sui generis. L'administration du Bundestag n'émet quasi pas d'actes d'autorité sortant des effets à l'extérieur. De même, la préparation matérielle de la législation ne fait pas partie de ses missions - à la différence des ministères fédéraux.

 

L'administration du Bundestag se subdivise en trois directions générales :

-                     Services parlementaires

-                     Services des études et de la documentation, et

-                     Services centraux.

 

Ces directions générales se divisent en directions et services. À cela s'ajoutent ‑ en dehors des directions générales ‑ le secrétariat général de la présidence et les bureaux des vice-présidents, le centre de presse et le service du protocole, ainsi que la direction générale attribuée au commissaire parlementaire aux forces armées pour l'exercice de ses missions.

 

Les Services parlementaires (P) remplissent généralement des fonctions de service pour le travail parlementaire du Bundestag, au sens strict. La direction générale se divise en trois directions : "Services parlementaires", "Relations parlementaires" et "Information parlementaire".

La direction générale des études et de la documentation (W) répond aux besoins d'information résultant des contenus de la législation et des autres thèmes politiques. Les Services des études et de la documentation comprennent la direction de la documentation, avec les services Bibliothèque, Archives parlementaires et Tables analytiques et nominatives, les services spécialisés, les secrétariats des commissions, commissions d'étude ad hoc et commissions d'enquête du Bundestag, ainsi que la direction des Pétitions et requêtes.

La direction générale des Services centraux (Z) crée les conditions élémentaires permettant le fonctionnement de toute grande autorité, concernant, par exemple, le budget, le personnel et les terrains et bâtiments. Elle a compétence pour toutes les parties du Bundestag.  

 

Les fonctionnaires de l'administration du Bundestag ne constituent pas un corps doté de ses propres règles. Ils sont soumis aux dispositions juridiques valables pour l'ensemble des fonctionnaires de la Fédération. De même, il n'existe pas de réglementations particulières pour leurs traitements, pensions et temps de travail.

 

Conditions d'embauche

L'administration du Bundestag opère elle-même la sélection des ses collaboratrices et collaborateurs.

 

La règle générale veut que l'on ne puisse engager pour les fonctions de la catégorie supérieure que les personnes qui ont achevé des études universitaires dont la durée minimale n'est pas inférieure à trois ans.

 

Le remplacement, temporaire ou prolongé, de collaborateurs du Bundestag par des collaborateurs d'autres autorités fédérales est possible ‑ tout comme dans le sens inverse. L'administration du Bundestag recrute généralement dans ses propres rangs son personnel dirigeant. Pour ce faire, elle choisit des collaborateurs qui ont fait leurs preuves dans différentes fonctions au sein de l'administration.

 

 

b) Relations entre les organes politiques et l'administration parlementaire

Fonction du président du Bundestag et du Bureau

Le président représente le Bundestag et dirige ses activités. Il veille à la sauvegarde de sa dignité et de ses droits, promeut ses travaux, dirige les débats et assure le maintien de l'ordre à l'intérieur.

 

Le président est l'autorité hiérarchique suprême des collaborateurs du Bundestag.

 

Le Bureau du Bundestag allemand est constitué par le président et ses vice-présidents ‑ au nombre de quatre sous la législature actuelle. Chaque groupe parlementaire du Bundestag est représenté par un vice-président au sein du Bureau.

 

Le président et les vice-présidents sont élus pour la durée de la législature. Le Bureau se réunit régulièrement, chaque semaine de séance du Bundestag, afin de discuter des affaires qui concernent la direction intérieure de l'institution.

Le président ne peut conclure des contrats revêtant une importance particulière qu'après consultation des vice-présidents ; de même, il ne peut accomplir certaines tâches qu'après consultation ou avec l'approbation de ceux-ci.

 

Le Bureau intervient dans les affaires du personnel pour les fonctionnaires de la catégorie supérieure du Bundestag. Il discute également des questions de relations publiques. Le Bureau décide à la majorité de ses membres. En cas d'égalité des voix, la voix du président est prépondérant.

Le rôle du comité des doyens

Le comité des doyens est l'organe de délibération qui rassemble le président et les groupes parlementaires en vue de diriger les travaux du Bundestag ; il est composé du président, des vice-présidents et de 23 autres députés nommés par les groupes parlementaires en fonction du nombre de leurs députés, et parmi lesquels on retrouve les secrétaires parlementaires des groupes.

Le comité des doyens se réunit régulièrement, chaque semaine de séance du Bundestag, sous la direction du président du Bundestag. Le comité des doyens assiste le président dans la conduite des affaires et s'emploie à obtenir un accord entre les groupes, entre autres sur le calendrier des travaux de l'assemblée plénière. Il statue en outre, en tant qu'organe collégial, sur les affaires intérieures du Bundestag dans la mesure où elles ne sont pas réservées à la compétence du président ou du Bureau.

 

 

Le secrétaire général est-il le responsable principal de l'administration ou partage-t-il cette responsabilité avec d'autres hauts fonctionnaires ?

 

Le secrétaire général du Bundestag dirige l'administration du Bundestag sur ordre du président.

Il est le supérieur hiérarchique de tous les collaborateurs de l'administration du Bundestag et est responsable devant le président. En outre, le secrétaire général est le conseiller le plus proche du président, et il est le secrétaire des organes de direction du Bundestag, à savoir le Bureau et le comité des doyens.

 

Le secrétaire général peut être mis en disponibilité à tout moment.

 

La charge de travail du Parlement et la charge de travail de l'administration

 

Après une réduction du nombre de circonscriptions électorales, le nombre de membres du Bundestag s'élève à 603 depuis le début de la 15e législature (669 sous la 14e législature) : 299 ont été élus directement dans les circonscriptions, tandis que les 304 restants sont entrés au Parlement grâce aux listes de Land de leur parti.

L'assemblée plénière

Pour l'année 2003, le Parlement se réunit en séances plénières durant 21 semaines ; si l'on part des chiffres de la législature passée, on peut estimer que l'assemblée plénière siégera environ 499 heures durant la présente législature aussi.

Sachant que, depuis 1994, le Bundestag a traité en moyenne 250 projets ou propositions de loi par an, l'on peut supposer, au vu de la complexité des missions politiques assignées, du processus d'intégration européenne et de la prise en compte des différents aspects du phénomène défini comme la "mondialisation", le nombre des projets et propositions de loi à traiter au cours de la législature actuelle ne diminuera pas.

Le nombre total des votes en plénière, qui exigent tous la réunion du quorum, ne peut être déterminé. Il convient toutefois de signaler en particulier que, chaque année, environ 25 votes par appel nominal sont organisés.

Le service sténographique rédige les procès-verbaux verbatim des séances publiques, disponibles généralement le lendemain des séances non seulement pour les membres du Bundestag mais également ses organes, ainsi que d'autres organisations et institutions en dehors du Parlement : organes constitutionnels, institutions scientifiques, médias, groupements d'intérêt.

Les commissions

Sous la législature actuelle, il y a 21 commissions permanentes. Elles se réunissent régulièrement, une fois par semaine de séance du Bundestag ; une commission se réunit également lorsque son président la convoque.

Le tableau ci-après montre la fréquence des réunions de chaque commission permanente, jusqu'au 4 juillet 2003 pour la législature actuelle, ainsi que la fréquence des réunions des commissions correspondantes sous la législature passée. 

 

Nom de la commission

Législature actuelle

 

(jusqu'au 4 juillet 2003)

14e législature

Du 25.10.1998 au 16.10.2002

Commission de validation des élections, des immunités et du Règlement

26

128

Commission des pétitions

15

77

Commission des affaires étrangères

21

106

Commission de l'intérieur

18

103

Commission des sports

19

64

Commission juridique

23

139

Commission des finances

23

140

Commission du budget

24

114

Commission de l'économie et du travail

27

88

Commission de la protection des consommateurs, de l'alimentation et de l'agriculture

19

107

Commission de la défense

20

109

Commission de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse

16

98

Commission de la santé et de la sécurité sociale

32

149

Commission des transports, de la construction et du logement

15

90

Commission de l'environnement, de la protection de la nature et de la sécurité des réacteurs

20

88

Commission des droits de l'homme et de l'aide humanitaire

20

92

Commission de l'éducation, de la recherche et de l'évaluation des répercussions technologiques

15

73

Commission de la coopération économique et du développement

21

85

Commission du tourisme

21

93

Commission des affaires de l'Union européenne

26

102

Commission de la culture et des médias

16

81

 

Il n'est pas possible de déterminer avec précision pendant combien d'heures les commissions se réunissent en moyenne, et donc combien d'heures elles siégeront au cours de la présente législature, puisque aucun décompte horaire n'est pratiqué dans ce sens. Par l'expérience des législatures précédentes, l'on sait toutefois que le nombre d'heures de séance des commissions est nettement supérieur à celui de l'assemblée plénière.

 

Le Règlement du Bundestag allemand définit les commissions comme des "organes de préparation des décisions" du Parlement. Leur tâche consiste à élaborer, par la discussion des textes qui leur sont transmis par l'assemblée plénière, une recommandation de décision adressée à l'assemblée plénière. Cette recommandation de décision doit être rédigée de manière telle que le Bundestag puisse voter à son sujet.

Si un texte est renvoyé à plusieurs commissions, c'est à la commission saisie au fond qu'il appartient de rédiger la recommandation de décision.

Outre la discussion des textes qui leur sont transmis par l'assemblée plénière, les commissions peuvent également se saisir de questions qui ne leur ont pas été transmises et qui relèvent de leur domaine de spécialité. Dans ce cas, elles ne sont toutefois pas habilitées à remettre une recommandation de décision à l'assemblée plénière.

Lors des séances de commission ‑ qui se tiennent en principe à huis clos ‑, des experts, des fonctionnaires des minsitères et des représentants du gouvernement peuvent être entendus. Les commissions peuvent instituer des sous-commissions et des groupes de travail.

Des secrétariats sont au service de chacune des commissions. Le secrétariat d'une commission est composé de collaborateurs de la catégorie supérieure (chef du secrétariat, chef adjoint), de la catégorie moyenne supérieure (chef de bureau) et de la catégorie intermédiaire (secrétaire et secrétaire adjointe). Le nombre de collaborateurs dépend fondamentalement du nombre et de la complexité des sujets dont la discussion relève de la compétence de la commission. Le secrétariat fait partie de l'administration.

Les présidents des commissions sont conseillés et assistés par les secrétariats de commission dans toutes les affaires qui concernent la commission. Cela comporte notamment la préparation des réunions de la commission, comme la récolte des documents servant à la discussion, le cas échéant, la rédaction de résumés succincts qui reflètent la situation de la discussion, contiennent les références aux Règlement, et donnent aussi quelques indications quant aux aspects essentiels de la discussion. À cela s'ajoute le soutien au président pendant la séance, en particulier sous forme de conseil lors de questions de Règlement, et la mise en application des décisions de la commission.

Le secrétariat de la commission rédige les procès-verbaux des réunions et les projets de recommandation de décision, ainsi que des rapports pour le président et les rapporteurs.

 

Aucun membre de l'administration n'est au service du président de la commission en tant que secrétaire personnel. Dans l'exercice de son activité politique en tant que membre de la commission, le président est assisté généralement ‑ comme les autres membres de la commission ‑ par des collaborateurs de son groupe parlementaire et par ses propres assistants parlementaires (les moyens permettant l'embauche d'assistants parlementaires sont ceux mis à sa disposition en sa qualité de député, et non spécialement en sa qualité de président d'une commission).

Le secrétariat remplit en outre diverses tâches : préparation de manifestations, d'entretiens, de voyages de travail, rédaction de communiqués de presse et, le cas échéant, de discours. Lorsqu'une commission a institué des sous-commissions, celles-ci sont également confiées au secrétariat de la commission. De même, ce dernier traite la correspondance du président pour ce qui concerne les sujets de discussion de la commission.

Chaque membre de la commission peut faire appel, comme tous les députés, aux services spécialisés dépendant de la direction générale des études et de la documentation, et dont les domaines de compétence correspondent à ceux des commissions. Ceux-ci peuvent être chargés de rédiger des études, de récolter du matériel d'information et de la documentation ; chaque année, il est répondu en moyenne à 2000 demandes de service.

Les Services des études et de la documentation préparent aussi, de leur propre initiative, des documents relatifs à des sujets d'actualité. À côté de courtes présentations et d'explications sur des notions et des sujets qui font leur apparition pour la première fois ou de manière accentuée dans la discussion politique, ils offrent également des études et enquêtes plus vastes, ainsi que des approches détaillées des contextes problématiques.

Même si l'indication de possibilités d'action alternatives est l'un des objectifs de ce type de documents, ceux-ci ne contiennent jamais de recommandation ou de soutien à l'une ou l'autre mesure politique, initiative de loi ou point de vue.

La commission des pétitions

Conformément à l'article 17 de la Loi fondamentale, toute personne a le droit de s'adresser à la représentation du peuple. L'article 45c de la Loi fondamentale oblige le Bundestag à nommer une commission des pétitions et à la charger du traitement des requêtes et recours adressés au Bundestag.

La commission des pétitions a le droit de préparer les décisions de l'assemblée plénière sur des recours.

La commission des pétitions comprend 25 membres du Bundestag. Au cours de la dernière législature, la commission a reçu 69 421 lettres. Au cours de 76 séances, 1634 pétitions ont fait l'objet d'une discussion individuelle. La commission a remis le résultat de ces discussions individuelles au Bundestag, sous forme de recommandations de décision pour le traitement des pétitions, reprises dans 435 tableaux récapitulatifs.

En 2002, la commission s'est réunie 17 fois ; 243 pétitions ont été discutées individuellement, et 22 425 ont fait l'objet d'une discussion d'ensemble.

En outre, la commission des pétitions remet chaque année un rapport sur son activité.

Les membres de la commission des pétitions sont assistés par un service de la commission, la direction des Pétitions et requêtes, qui est subordonnée à la direction générale des études et de la documentation, de l'administration du Bundestag. Le service de la commission reçoit les pétitions, examine leur contenu et demande en général un avis auprès de l'organe de compétence du gouvernement fédéral. Dès que les faits à l'origine de la pétition ont été expliqués et qu'une estimation de la situation juridique a été faite, le service de la commission rédige une proposition de traitement de la pétition et la transmet aux rapporteurs. Sur la base des décisions des rapporteurs, la commission délibère sur les pétitions et présente à l'assemblée plénière la recommandation de décision en vue de clore leur traitement.

En outre, le service de la commission prépare les réunions de la commission des pétitions et l'assiste dans la conduite et le suivi de ses réunions.

 

 

Implication de l'administration parlementaire dans la procédure d'élaboration des lois

 

Si certains secteurs de l'administration du Bundestag (les services spécialisés et les secrétariats des commissions, au sein de la direction générale des études et de la documentation) prennent part à l'examen critique de projets et propositions de loi, ils ne participent à leur conception.

L'administration du Bundestag ne fournit pas de service d'aide à l'élaboration des lois, au sens strict de celle-ci. On pourrait plutôt la définir comme un service d'aide à l'information, ou un "service d'information du Parlement pour le travail législatif".

Conformément à la Loi fondamentale, le gouvernement fédéral transmet ses projets de loi au Bundestag ‑ après avis du Bundesrat.

Le secrétariat du Parlement, qui dépend de la direction générale des Services parlementaires, est le centre général de réception et de distribution de toutes les initiatives qui se réfèrent aux procédures du Bundestag (propositions et projets de loi, motions, questions posées dans le cadre du droit de question parlementaire). Il est également responsable de la réception, l'impression et la distribution des projets de loi et rapports du gouvernement fédéral, des initiatives du Bundesrat ainsi que des réponses écrites du gouvernement, présentées dans le cadre du droit de question parlementaire.

Le service spécialisé du Droit parlementaire, qui dépend lui aussi de la direction générale des Services parlementaires, prépare les notes détaillées pour la conduite des séances plénières : il s'agit d'un tableau récapitulatif contenant tous les points à l'ordre du jour et les projets ou propositions de loi, amendements, propositions de résolution, rapports, questions etc., qui s'y rapportent. Il comprend aussi le service de séance pour les séances plénières, qui est à la disposition du président de séance pour les questions de règlement qui sont soulevées de manière imprévue. Le service spécialisé du Droit parlementaire fournit des conseils en matière de droit parlementaire.

Le Bureau des affaires européennes, qui forme une partie du secrétariat de la commission des affaires de l'Union européenne, reçoit tous les documents relatifs aux dossiers européens que le gouvernement envoie au Parlement. Ils sont enregistrés, transmis en fonction de leur contenu aux commissions compétentes ; une liste des demandes de débat est dressée et communiquée au comité des doyens, qui établit la saisie au fond ou pour avis des commissions.

 

Les secrétariats des commissions ont, en règle générale, de bons contacts avec les ministères compétents pour leur secteur. Ils sont généralement informés par la division des affaires parlementaires et gouvernementales de chacun des ministères sur les projets en matière législative.

Il y a en outre des contacts intensifs entre le secrétariat et les collaborateurs des groupes parlementaires, compétents pour des domaines thématiques, notamment ceux des groupes parlementaires gouvernementaux.

 

Habituellement, l'administration parlementaire ne procède pas régulièrement à un contrôle approfondi supplémentaire de la conformité des projets de lois au code de rédaction des projets et propositions de loi, étant donné que le Règlement commun des ministères fédéraux règle dans le détail la production des documents pour les projets de loi dans l'administration des ministères. Il existe des réglementations qui permettent de garantir la qualité du contenu et de la forme de ces textes.

De plus, avant qu'un projet du gouvernement fédéral ne soit présenté en vue d'une décision, le ministère fédéral de la Justice en contrôle la conformité juridique, non seulement quant à la forme et la constitutionnalité du projet, mais aussi quant à son rapport aux lois déjà existantes. La nécessité, l'efficacité et l'intelligibilité de la loi proposée sont également vérifiées.

Indépendamment de ces vérifications, tout membre du Bundestag allemand a la possibilité, comme indiqué au point (d) ci-dessus, de se faire remettre par les Services des études et de la documentation une expertise sur le contenu et la forme d'une loi.

 

 

f) Modifications opérées récemment dans l'administration parlementaire

Intégration européenne

Le processus d'intégration européenne a imposé et impose au Bundestag allemand de nouvelles missions, qui produisent des effets dans tous les domaines de la législation. Parallèlement, de nouveaux organes spécialisés ont été institués, tels que la commission du Bundestag des affaires de l'Union européenne, ou le service spécialisé Europe au sein des Services des études et de la documentation. Le Bundestag entretient également un grand nombre de contacts avec d'autres parlements et avec des regroupements parlementaires supranationaux ; l'administration du Bundestag fournit un support personnel dans l'entretien de ces contacts.

Avec le temps, dans le contexte de l'avancée de l'intégration européenne, l'on a ressenti de plus en plus la nécessité d'instituer une commission parlementaire autonome chargée des affaires européennes.

Plus l'intégration de l'Europe se développait, et plus des droits de souveraineté ont été conférés à l'Union européenne, plus il devenait urgent d'instituer une commission à part entière, dotée de droits et d'obligations appropriés, qui contribue à éliminer ce qui, au niveau européen, est appelé le "déficit démocratique". Le développement des unités d'assistance administrative se fit à plusieurs niveaux intermédiaires, jusqu'à ce que, au début de la 13e législature, un secrétariat de commission indépendant soit institué, lequel est devenu depuis lors l'un des plus gros secrétariats de commission au Bundestag.

 

Renforcement des possibilités d'information et de contrôle parlementaires

Le Bundestag allemand a réagi au défi que représentaient les développements scientifiques et technologiques à la politique dans les années 1970/1980 en instituant un nombre croissant de commissions dites d'étude ad hoc, comme par exemple sur l'énergie nucléaire et sur le génie génétique. Les commissions d'étude ad hoc sont chargées par le Bundestag d'une mission de recherche, limitée dans le temps, sur un problème déterminé. Elles ne se composent pas seulement de membres du Bundestag, mais aussi d'experts externes.

Dans ce même contexte, le débat s'était animé au Bundestag au début des années 1970 sur la manière dont on aurait pu contribuer à une évaluation plus précise du potentiel et des dangers présentés par les possibilités et les développements technologiques. L'exemple institutionnel, dans cette discussion, était toujours l'Office for Technology Assessment du congrès des États-Unis. À la fin 1989, le Bundestag décida d'instituer le Bureau d'évaluation des répercussions technologiques (TAB). Un institut de recherche extra-universitaire compétent fut choisi comme moteur du TAB.

Le TAB travaille exclusivement pour le Bundestag allemand. La commission de l'éducation, de la recherche et de l'évaluation des répercussions technologiques en est le commanditaire des travaux et l'organe de direction. En tant qu'institution scientifique externe financée par le Bundestag, le TAB n'est pas intégré à l'administration du Bundestag.

Les études du TAB sont publiées au titre d'impressions du Bundestag et font l'objet de discussions au sein des commissions concernées comme à l'assemblée plénière.

Le TAB est membre de l'European Parliamentary Technology Assessment Network (EPTA).

 

Informatisation et utilisation de l'Internet

La pénétration de l'informatique dans les procédures de travail de l'administration du Bundestag est très élevée ; chaque poste de travail dans un bureau est équipé d'un ordinateur et dispose, outre les applications locales (bureautique), du courriel et de l'accès à l'Internet et à l'Intranet.

 

L'Intranet est la plate-forme d'information interne centrale du Bundestag : il est utilisé par l'administration du Bundestag, les députés et les groupes parlementaires. Il offre un grand nombre d'informations importantes pour le Parlement. L'administration du Bundestag est assistée par des systèmes informatiques particuliers non seulement pour l'accomplissement des tâches administratives élémentaires (p. ex. calcul des indemnités, des allocations pour frais de maladie, des frais de voyage), mais aussi spécifiquement dans des tâches opérationnelles parlementaires (p.ex. gestion des documents parlementaires). En outre, le comité des doyens a décidé que le processus de législation au Parlement devra passer intégralement sur documents électroniques à l'horizon 2006.

 

Le Bundestag est présent sur l'Internet (www.bundestag.de) depuis 1995 ; le site contient des informations en provenance et à propos du Parlement, des banques de données, des services de lettres d'informations, des forums et une webtélé qui réalise des retransmissions en direct depuis le Bundestag. Dans le cadre de discussions en ligne, les représentants politiques répondent, depuis le Parlement, aux questions des internautes sur des thèmes d'actualité.

Questions de sécurité après le 11 septembre 2001

Après les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis, les contrôles à l'entrée du Bundestag allemand ont été renforcés, et des premiers contrôles restrictifs étaient effectués sur le parvis du Bundestag, en collaboration avec la police du Land de Berlin. Depuis lors, ces contrôles sur le parvis opérés par la police du Land ne sont plus pratiqués que dans certaines circonstances. La visibilité de la présence des collaborateurs du service de police auprès du Bundestag, lesquels assurent en principe leur service en tenue civile, a été garantie par le port de gilets et des vestes comportant l'inscription "Polizei" ("Police"), visible clairement, et ce, à des fins de prévention.

Toutes les personnes habilitées à accéder aux bâtiments du Bundestag, à l'exception des députés, des membres du gouvernement fédéral et des gouvernements des Länder, ainsi que les détenteurs de passeports diplomatiques, sont tenues de porter de manière visible leur badge d'accès. Les députés ont, en très grande majorité, demandé et obtenu des badges de député à porter visiblement.

Dans l'ensemble, le Bundestag a été soucieux de maintenir ouvert à tous les visiteurs le bâtiment du Parlement. L'on a renoncé à éliminer le caractère public pour des motifs de sécurité. C'est la raison pour laquelle le nombre d'accès dotés d'appareil de contrôle à rayon X et de portiques de sécurité a été augmenté. En outre, deux détecteurs d'explosifs ont été acquis afin de réduire les temps de réaction dans le cas d'objets suspects.

Formation professionnelle et formation continue pour les collaborateurs du Parlement

a) Formation professionnelle

 

Face à l'extension de l'informatisation, l'administration du Bundestag allemand forme des personnes, en association avec la SA Bewag, aux professions d'"électromécanicien" et d'"expert informaticien" (pour un total de 4 places par an, actuellement), ainsi que de "préposé à la communication de bureau" (actuellement 13 places).

 

b) Formation continue et échange de collaborateurs

 

Devant la progression de l'intégration européenne, des offres de formations en langues étrangères, les programmes de formation de l'Académie fédérale d'administration publique (BaköV) ainsi que les offres de participation à un échange de collaborateurs avec d'autres administrations parlementaires sont proposées aux collaborateurs du Parlement.

Ainsi l'Office fédéral des langues offre-t-il chaque année un total de 50 cours d'anglais et de français, qui se tiennent chaque semaine en marge des heures de bureau, auxquels s'ajoutent 13 cours intensifs. L'intérêt pour cette offre s'est considérablement accru au cours des deux dernières années.

Sur les deux dernières années, l'Académie fédérale d'administration publique (BaköV) a augmenté le nombre de ses manifestations centrées sur des questions européennes (fondements, missions internationales, relations avec les États partenaires), qui sont ainsi passées d'un total de 40 à un total de 57.

Au cours de cette année, des échanges de collaborateurs ont eu lieu ou ont lieu avec les administrations parlementaires de France, d'Irlande, de Pologne, de Grande-Bretagne et des États-Unis.

 

 

d)     Collaboration entre les administrations parlementaires et prévention du double travail

 

Les exemples de collaboration au sein de l'EPTA, des commissions des pétitions réunies au sein du réseau du Médiateur européen, de l'Institut européen de l'Ombudsman et de l'Institut international de l'Ombudsman, ainsi que la collaboration des administrations parlementaires dans le cadre du CERDP et de ses groupes de travail montrent que la nécessité d'une collaboration étroite a été reconnue, et qu'il existe une volonté de la poursuivre. Parallèlement, il faut souligner que cette nécessité d'une collaboration, renforcée dans la foulée de l'intégration européenne et des évolutions définies comme la "mondialisation", exige aussi que tous les efforts soient entrepris afin d'éviter le double travail et le gaspil des ressources humaines et matérielles.

Conformément à ses attentes, le CERDP semble appelé, en tant que centre de coordination de la collaboration qui a lieu au sein de différentes associations, à faire en sorte que l'on puisse repérer rapidement ‑ éventuellement à l'aide d'un catalogue thématique facilement maniable et clair ‑ où le problème suscitant l'intérêt à un moment donné a déjà été traité, ou est traité, de sorte que l'on puisse ainsi éviter le double travail.